🎥 100 francs Bazor, la rareté française

La 100 Francs Or Bazor est une pièce à part, très différente des 100 Francs Or classiques, si ce n’est la valeur faciale, du Second Empire et de la Belle Époque.

Elle a été créée initialement pour faire face à l’importante dévaluation du franc qui a suivi la Première Guerre Mondiale. À cette époque, chaque pays doit faire face au remboursement de ses dettes et l’Allemagne, ruinée, ne pourra pas rembourser les siennes. Pour éviter la déflation, le franc, plus fort que les autres devises, est alors dévalué de 80%, et la 100 francs Bazor est émise. Autre particularité de la pièce, elle n’existe qu’avec la valeur faciale de 100 francs.

Elle est plus proche d’un Napoléon 20 Francs en taille : 21 mm (identique) et poids 6.55 g (0.1 g plus lourde), elle a été tirée à 13 791 115 exemplaires pendant sept ans, entre 1929 et 1936. Cette différence valeur faciale/poids par rapport aux pièces de 100 francs en or de 32,25 g et de 35 mm de diamètre vient de l’inflation qui sévit alors de 1914 à 1929, accompagnée d’une forte dévaluation de la monnaie (à titre d’exemple, un vélo de 1914 coûtait 5 fois plus cher en 1929).

La pièce tient son nom du graveur Lucien Bazor (1889-1974), graveur français de monnaies et médailles, élève à l’École nationale supérieure des beaux-arts et grand prix 1923 de Rome en gravure de médailles. En 1930, il devient Graveur général des monnaies jusqu’en 1958. Bazor a gravé plusieurs pièces : la 100 francs or Bazor, mais aussi une pièce de 5 francs en 1933, surnommée « Bedoucette », ainsi que des pièces pour le régime de Vichy (1 franc, 2 francs, 5 francs Pétain). Après la guerre, il créa  également de nombreuses pièces coloniales pour l’Afrique Équatoriale et Occidentale française, la Tunisie, le Cambodge, le Vietnam, le Laos, Madagascar, la Nouvelle-Calédonie, la Réunion, la Polynésie française… 

La 100 Francs Or Bazor est créée dans le sillage de la naissance du Franc Poincaré, elle n’a pas survécu à la dévaluation initiée par le Front Populaire à son arrivée au pouvoir en 1936. Les 100 Francs Bazor ont été démonétisées le 26 septembre 1936 pour être refondues : les exemplaires en bon état de ce type monétaire qui ont subsisté sont donc rares et constituent un excellent placement pour leurs détenteurs.

Sur l'avers de la pièce, on voit Marianne coiffée d’un bonnet phrygien ailé orné d’une cocarde, culminant la signature Lucien Bazor. Elle est entourée des mots “République Française” sur la titulature. 

Sur le revers figure un globe d’où sort un épi (symbole de fertilité), une branche d’olivier (symboles de paix) et une branche de chêne (symbole de justice). La date est inscrite en dessous. En haut de la pièce, on peut lire "100 Francs".

Il apparaît sur la tranche en relief “LIBERTE EGALITE FRATERNITE".