Le lingot d’Or

L'histoire du lingot d'or commence il y a des milliers d'années, dans les civilisations antiques. L'or extrait de rivières et de mines était fondu pour être façonné en lingots. 

L’or était bien connu des rois perses, des Égyptiens et, également, des anciens Romains, qui ont très vite appris à connaître le rôle social, politique et économique de ce métal précieux.

C’est en Lydie, située dans l’actuelle Turquie, au 9ᵉ siècle avant Jésus-Christ, que le rôle monétaire de l’or va émerger. On y retrouve l’une des premières traces d’une mention des lingots d’or. 

La légende raconte que le dernier roi de Lydie, Crésus, aurait fait un don de 117 lingots d’or au temple d’Apollon.

L’aventure du lingot se poursuit avec les Romains. Tacite, qui vécut au 1ᵉʳ siècle, rapporte dans ses « Annales » comment Cesellius Bassus aurait tenté de gagner les faveurs de Néron en prétendant savoir où se situaient de grandes réserves d’or sous forme de lingots primitifs.

L’emploi du mot lingot est à prendre avec précaution, car ce dernier n’aurait pas nécessairement pris la forme d’une barre de métal jaune, mais plutôt de masse compacte et brute.

Dès le 18ᵉ siècle, l’apogée de la révolution industrielle donne lieu à une utilisation massive d’or physique, donc de stockage de tout cet or. Une grande partie provenait du Brésil puis était exportée à Londres où les lingots étaient comptabilisés non pas, selon leur titre de pureté, mais selon leur valeur cumulée. Il n’existait probablement pas de classification comme aujourd’hui, en lieu et place le seul standard disponible devait être la taille des moules.

Vers 1750, une tentative de normalisation du lingot d’or prend forme, pour aboutir en 1810 au lingot de 200 onces (6 kg). À la fin du 19ᵉ siècle, le standard de 400 onces (12 kg) se popularise, Londres ayant toujours un rôle central dans la mise en place des mesures des lingots.

Les lingots d’un kilo ont commencé à voir le jour à partir de la fin du 19ᵉ siècle, après les grandes découvertes de zone aurifères, où l’or a commencé à se faire beaucoup moins rare. 

À partir du 20ᵉ siècle, les fondeurs essayeurs ont commencé à fabriquer des barres de plus de 10 kilos, destinées aux banques centrales. Pour les lingots d’un kilo, ceux-ci ont une forme brut du moule dans lequel il a été fabriqué et chaque fondeur possédait ses propres standards sur les moules. Chaque lingot est accompagné de son bulletin d’essai (sa carte d’identité) reprenant son numéro, son poids brut, son titrage en or et son poids en or fin.

C’est seulement à partir du 21ᵉ siècle et grâce aux évolutions technologiques que la fabrication des petits lingots (à partir d’un gramme), pour que l’investissement dans l’or soit accessible à tous, débute. De plus, c’est à partir de cette période que les fondeurs essayeurs sont en capacité de produire des lingots d’un kilo pur à 99,99% et ayant une forme normalisée. Tous les lingots ou lingotins possèdent un certificat d’authenticité, celui-ci peut être accolé sur le blister du lingot ou lingotin ou être apposé sur le lingot directement. Dans certains cas, certains fondeurs essayeurs apposent un QR code d’authentification.

À date, il existe deux types de lingots : le moulé ou le frappé. 

Un lingot moulé est produit en versant de l’or fondu dans un moule, d'où leur aspect souvent rustique et leur forme irrégulière. Aujourd’hui, les raffineurs utilisent un procédé plus perfectionné qui est de faire fondre, dans un four, un poids précis de granules d’or ou de morceaux d’or dans un moule aux dimensions appropriées.

Les lingots frappés sont à l’origine des lingots moulés et compressés. On trouve encore des fabricants qui utilisent ce processus traditionnel. Mais de plus en plus, les ateliers utilisent un appareil dit de coulage continu. L’appareil crée une bande de métal aux dimensions prédéfinies (longueur, largeur et épaisseur). Cette bande est ensuite coupée pour faire plusieurs flans de métal. Les lingots frappés passent par une fournaise conçue pour amollir le métal. À l’étape finale, la surface du lingot est tour à tour polie, nettoyée puis séchée afin que toutes les surfaces (supérieures, inférieures et côtés) soient lisses et uniformes.

En effet, l’or est tout de même assez rare dans son état naturel. Il n’était donc pas logique de fabriquer uniquement des lingots d’or d’un kilo. 

L’essor des lingotins a également révolutionné le marché, ceux-ci sont systématiquement estampés et s’adressent à tous profils d’investisseurs qui souhaitent diversifier son investissement. 

Même si un investisseur pourrait acheter plusieurs lingots d’un kilo, il est tout de même recommandé d’acquérir des lingotins de taille inférieure afin, dans le cas d’un besoin de trésorerie immédiat, de ne vendre que ceux dont on a réellement besoin. 

Il reste dans tous les cas un très bon investissement et placement financier pour protéger son patrimoine, tout comme l’investissement dans les pièces d’or qui permettent encore plus de moyen de petite liquidité.

Quelle que soit sa taille ou sa forme, l’or restera toujours un trésor, et sa valeur ne cessera jamais d’augmenter.